La fête du « mardi gras » plombée !

L’explosion des cas liés au coronavirus et les mesures barrières assorties d’un couvre-feu et de l’interdiction des rassemblements, plombent la fête du «mardi gras» de cette année, 2021. Par contre, CbluTv revient sur le sens et les origines d’une fête qui a parcouru des siècles.

Le «mardi gras», juste un carnaval mais…

Le mardi gras est un jour de carnaval et de déguisements de toutes sortes la veille du Mercredi des Cendres, début du Carême. Ces origines sont à la fois païennes et religieuses. Sa  date varie d’année en année car elle est fixée par rapport à la date de Pâques qui est elle-même une fête mobile. Elle peut se situer au mois de février ou au début du mois de mars, mais tombe, bien entendu, toujours un mardi et précède la fête de Pâques de 47 jours. Cette année, le mardi gras a lieu le 9 février. Quelles sont ses origines et ses traditions? Peut-il avoir une signification spirituelle pour le chrétien?

Les origines du «mardi gras»

Dans l’Antiquité romaine, le calendrier commençait au mois de mars, de façon à faire coïncider le début de l’année et le renouveau de la nature. Ainsi de grandes fêtes marquaient cette période des calendes de mars. Par la suite, les populations christianisées continuèrent de célébrer la fin de l’hiver à travers cette fête du mardi gras.

Ses liens avec le Carême ou ses origines chrétiennes

Le début du carême est précédé du mardi gras. Ce jour est appelé « gras » en référence aux aliments considérés comme riches : beurre, œufs, viande… Au jour du mardi gras, les excès sont donc permis, aussi bien dans la consommation de nourriture que dans l’apparence vestimentaire.

Signalons que le carême, période de jeûne, de privations, d’austérité et de purification qui dure 40 jours, est pour les chrétiens un temps de préparation de la grande fête de Pâques. Il commence le Mercredi des cendres. 

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Les traditions festives de «mardi gras» : les déguisements et les crêpes

Carnaval et déguisements

Dans certaines régions, comme dans beaucoup de pays lusophones dont le Brésil, l’Angola, le Mozambique, ou encore, plus près de chez nous, la Guinée Bissau le carnaval est une véritable institution ! Il peut durer plusieurs jours, voire plusieurs semaines et a lieu généralement entre l’Epiphanie, le 6 janvier, et le mardi gras. Mais là où il n’y a pas la tradition du carnaval, comme chez nous au Sénégal, il existe la coutume de déguiser les enfants et de les faire défiler dans la rue, au niveau des écoles. On remarque fort heureusement aujourd’hui que dans les préscolaires, le mardi gras, avec tous les déguisements des enfants, est recouvert d’une forte valeur pédagogique. Tous les thèmes sont permis, l’important étant que chaque enfant puisse exprimer, à travers le déguisement qu’il aura choisi, sa personnalité et ses rêves. 

Mais il faut se rappeler qu’au Moyen-âge, les déguisements de mardi gras permettaient non seulement de s’amuser, mais aussi de transgresser les interdits de l’ordre social. C’est ainsi que les pauvres pouvaient s’habiller en riches, les hommes s’habiller en femmes, des laïcs s’habiller en religieux, des civils en policier ou gendarmes et vice versa. 

Aussi, si votre enfant vous réclame un déguisement qui vous parait être une inversion de la réalité ou si vous rencontrez une jeune fille bien connue se mettre en robe de religieuse ou un jeune homme en soutane de prêtre, ne vous inquiétez pas, c’est juste le mardi gras !

Des crêpes pour le «mardi gras»

Au jour du mardi gras, la coutume veut que l’on mange des crêpes. On dit que cette tradition vient de la nécessité d’épuiser les réserves d’œufs et de beurre qui ne seront pas utilisées durant le carême. D’autres pâtisseries similaires, comme les beignets, les merveilles…, peuvent également être préparées à l’occasion du mardi gras, le point commun de tous ces délices étant l’utilisation d’une pâte que l’on fait dorer ou frire.

Le mardi gras peut-il avoir une dimension ou valeur spirituelle?

Oui, le mardi gras peut avoir une réelle dimension spirituelle pour le chrétien ! En effet, le moment du mardi gras peut être, pour le chrétien, une amusante et formidable occasion de rire de soi-même, des masques souvent arborés pour dissimuler ses fautes et son péché, les masques de la faiblesse de sa foi et de son espérance. Il ne s’agit pas de se culpabiliser mais de voir le gras de ce qui est encore dans ses mains et son cœur et qu’il aurait dû partager avec les autres.

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