Covid-19/Mesures d’assouplissement : Le transport interurbain s’impatiente

Dans sa stratégie d’assouplissement des mesures de restrictions destinées à la lutte contre le Covid-19, l’Etat a d’abord ouvert les marchés et les mosquées. En plus des écoles, le transport urbain aussi a connu un desserrement. Cependant, presque rien n’a été prévu pour l’interurbain, en dehors des déplacements au sein des départements.


Une situation que supportent mal les acteurs du transport interurbain qui commencent à s’impatienter. « Si chaque véhicule reste dans sa région, les Sénégalais ne bougeront pas et l’économie sera bloquée. L’Etat n’a qu’à avoir le courage de suivre sa logique jusqu’au bout et ouvrir les gares routières », plaide Gora Khouma secrétaire général de l’Union des routiers du Sénégal, joint par Seneweb.


Lors de son discours à la nation le lundi 11 mai, le chef de l’Etat Macky Sall avait demandé au gouvernement de trouver les moyens de permettre aux paysans de retourner dans les villages. De même, les enseignants et les élèves doivent regagner l’école le 2 juin. Ils ont donc besoin de se déplacer. Gora Khouma se demande par quel moyen ils vont voyager si l’interurbain n’est pas autorisé.


Même question au sujet des voyages pour la Korité. Le ministre de l’intérieur Aly Ngouille Ndiaye a déclaré que ceux qui veulent fêter la korité en famille peuvent demander des autorisations. « S’il y a des laissez-passer alors qu’il n’y a pas de moyen de transport, comment les gens vont voyager. Peut-être que l’Etat va donner ses propres véhicules», ironise le syndicaliste.


En réalité, pour disposer de cette autorisation, le requérant doit indiquer le numéro de matricule du véhicule à bord duquel il compte voyager. Ce qui veut dire que l’autorisation est destinée à ceux qui sont véhiculés, excluant du coup la grande majorité des Sénégalais qui prennent les transports en commun.


Aujourd’hui, les transporteurs se sentent impuissants. Gora Khouma reconnait que leur arme principale est la grève. Un moyen de lutte réduit à néant par les circonstances actuelles. « Si les véhicules étaient en marche, on pourrait aller en grève. Mais maintenant qu’ils sont à l’arrêt, on n’a plus d’arme », avoue-t-il.


Malgré tout, le syndicaliste reste optimiste. Il pense que d’ici la fête de korité, l’Etat va lever l’interdiction. Quoi qu’il en soit, il rappelle à l’autorité que tous les Sénégalais ne travaillent pas dans l’administration, ils ne sont pas non plus tous salariés. Raison de plus de penser à ceux qui dépendent des autres activités aujourd’hui à l’arrêt.